dessins de Jihel sur Berlioz
BERLIOZ
Hector BERLIOZ et le génie de JIHEL.
Il faut un culot monstre pour s'attaquer ainsi au compositeur Hector BERLIOZ, du culot et du talent, bien sur Jihel possède les deux et bien plus, on se rend vite compte en visionnant ses dessins que cet artiste n'est pas fait du même bois que les autres dessinateurs, il a ce petit plus qui capte le regard, il a cette intelligence qui interroge, moi j'appelle ça du génie.
Virtuose des couleurs, il saura jouer le sombre pour accompagner une symphonie satirique du plus bel effet. Ces petits chefs d'œuvres sont conçus comme une partition inachevée et défilent comme une mélodie sans fin de caricatures en poésie.
Quand je parle de culot c'est bien sur la manière dont Jihel entoure Berlioz avec un Péladan omniprésent sur la "Symphonie fantastique" Cléo de Mérode s'épanchant pour "Harold en Italie" Wagner s'indignant de la "Grande Messe de morts" Beethoven mal initié dans "Benvenuto Cellini" Margiotta Domenico s'impliquant dans "La damnation de FAUST" Le kaiser définissant "Les nuits d'été" comme une nostalgie d'avant-guerre, et Hitler, Hugo Pratt, Aslan puis Carrière s'invitant de "Roméo et Juliette" à "Te Deum", et tant d'autres personnages qui s'inviteront au fur et à mesure des découvertes. Une manière de créer qui casse notre idée de la caricature et de l'humour, c'est bien là que réside le génie de cet artiste à qui je tire mon chapeau d'avoir pu donner ce nouveau climat autour de BERLIOZ. Pouvoir m'intéresser n'étant pas chose facile, il m'a bien fallu admettre qu'il se passait quelque chose d'impalpable de ce côté-ci de la création, rien de ce que je connaissais de ces dessinateurs satiriques, vraiment rien. Je dois à Jihel des palpitations nocturnes sur des dessins très réussis et des textes souvent courts mais concis, une adaptation symphonique des plus agréable et de longues interrogations sur le maléfique et la mobilité de cet artiste.
Je compare Jihel à une danseuse, belle et cynique qui vous fait des œillades mais au final intouchable, l'approcher est chose impossible, alors elle disparaît, je n'ai plus que le souvenir d'une apparence insignifiante et des dessins au bord de mes contraintes, la danseuse est atténuation.
Liszt, Satie, Stravinsky, Prokofiev, Haydn, Gluck et bien d'autres musiciens viendront égayer cette série de dessins où l'imaginaire fait la part belle au symbolisme, où le délire s'accommode de l'absurde, c'est une invitation à la provocation et à l'élégance, merci l'artiste de cette prouesse, le sujet n'est pas des plus facile, merci de cette insolence, merci JIHEL.
Amandira DIAZ
Professeur de musique à La PAZ (Bolivie)